Cie Labkine
LE PROJET EN RESIDENCE : SHE WAS DANCING
Valeria Giuga transpose cette rencontre en un jeu de par-cœur du poème et de la danse mêlés. Le morcellement et les altérations originels de la danse duncanienne laissent ici place à une nouvelle gestuelle radicalement épurée.
Les mouvements des deux interprètes, strictement écrits, sont générés par les mots du texte de Stein, boucles et jeux de permutations, selon le montage qu’en propose Jean-Michel Espitallier. La sécheresse rythmique de la pièce, qu’accentue une lecture monocorde doublée d’un métronome, installe bientôt une litanie hypnotique, à la fois sonore (lecture strictement cadencée) et visuelle (chorégraphie strictement écrite).
Dans cet agencement, les deux interprètes en perruque ne sont pas sans évoquer quelques personnages beckettiens, drôles mais un peu pathétiques, désespérément appliqués, à l’unisson d’un ballet mécanique. Jusqu’à ce que les rythmes de la batterie de Jean-Michel Espitallier viennent enrayer cet ordonnancement et l’emmène vers un final plus groove et délicatement chaotique.
LA COMPAGNIE LABKINE EN QUELQUES MOTS
La spécificité de la démarche de la compagnie Labkine se situe dans la relation qu’elle entretient avec le répertoire et la création chorégraphique au travers de la cinétographie Laban (système d’écriture pour le mouvement qui permet d’avoir accès à un répertoire d’oeuvres écrites et à un formidable outil d'analyse pour la composition chorégraphique). Noëlle Simonet, directrice artistique, développe depuis de nombreuses années des projets divers : de la recherche fondamentale sur le système d’écriture du mouvement et la création d’outils pédagogiques, à la reconstitution et la transmission d’œuvres notées, ainsi que des projets de création qu’elle monte en collaboration avec d’autres artistes chorégraphes.
Valeria Giuga et Jean Michel Espitallier ont rejoint la compagnie Labkine pour le projet HAS BEEN développé en 2016 : une série de performances, dont une forme courte de « She was dancing », qui interrogent la question de la désuétude des esthétiques et des époques à travers le répertoire de la danse du XXe siècle. La création 2017 SHE WAS DANCING est une émanation de ce projet, le désir des auteurs étant d’aller plus loin dans l’exploration de la matière textuelle et chorégraphique.
DISTRIBUTION
Direction, chorégraphie : Valeria Giuga
Montage texte, batterie, lecture : Jean-Michel Espitallier
Danse : Valeria Giuga, Aniol Busquets, Roméo Agid
Texte : Orta or one dancing, Gertrude Stein
Création sonore: Roméo Agid
Partenaires MAC/VAL, StudioLab, Les Bazis
Crédits photos Nikolaz le Coq